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son étoile. Il était grand temps de lui ôter toute espérance, en lui montrant l’inutilité de ses prétentions. Quant à Marie, il dirigerait son esprit vers d’autres idées. On mettrait en jeu sa vanité ; on lui ferait comprendre qu’elle ne devait pas avoir d’amours vulgaires et qu’elle pouvait prétendre aux plus beaux partis. En cherchant à se cacher ainsi la vérité, Pierre Vardouin en vint à se tromper de bonne foi. Tout en combattant, par un sentiment d’inquiétude personnel, les vœux de sa fille, il s’imagina travailler dans l’intérêt de son enfant bien plus que dans celui de sa présomption. Déjà il caressait la pensée d’une alliance avec un de ses anciens amis, Henry Montredon, alors employé aux premiers travaux de l’abbaye de Saint-Ouen.

Tandis que Pierre Vardouin roulait ces beaux projets dans sa tête, Marie sortait de l’office en compagnie de la veuve Regnault et de son fils. La pauvre veuve, fidèle à la mémoire de son mari, allait, tous les dimanches, prier sur sa tombe dans le cimetière du petit village de Norrey. Marie et François l’accompagnaient habituellement dans cette pieuse promenade. La mère pleurait en songeant à la fin malheureuse