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et ses larmes coulèrent, quand on emporta le corps de la victime et lorsqu’elle entendit les gémissements de sa femme et de son enfant. Elle suivit son père dans la maison de ces infortunés. A partir de ce jour, la veuve Regnault et son fils devinrent les protégés de Pierre Vardouin. François entra comme apprenti chez le maître de l’œuvre. En nettoyant les outils, en préparant les mortiers, l’adolescent n’aurait gagné qu’un faible salaire si son patron ne l’eût récompensé plus largement en souvenir de ses malheurs. A part cette charité, Pierre Vardouin s’inquiétait fort peu de son apprenti, le croyant destiné, comme son père, à mener une vie obscure et laborieuse.

Une seule personne remarqua ses heureuses dispositions. C’était la petite Marie. Elle aimait à s’entretenir avec lui ; elle lui racontait les belles légendes des saints qu’elle avait entendu raconter elle-même à sa mère, tandis que François façonnait de petites statuettes avec de la terre grasse ou dessinait sur le sable des cathédrales imaginaires. Rien n’était plus touchant que cette communication d’idées entre deux enfants si jeunes. Bientôt Marie, sur les instances de son ami, se décida à dérober quelques-uns