fouiller la pierre. Quand ils furent sortis de l’église, les deux jeunes gens s’assirent sur un tertre de gazon, ouvrirent leurs albums et commencèrent un dessin du monument.
— Prenez un siège et donnez-vous la peine de vous asseoir, dit gravement Victor à leur complaisant cicerone.
— Volontiers ! répondit l’ex-magistrat en prenant place entre les deux jeunes gens ; je taillerai les crayons.
— Non, vous nous raconterez quelque grand scandale de cour d’assises.
— Y songez-vous ? J’ai tout oublié en dépouillant la robe de magistrat. Je préfère vous raconter une histoire locale. Ce lieu où nous sommes assis tranquillement a été le théâtre d’un drame sanglant.
— Vous me faites frémir ! Commencez toutefois votre récit ; j’adore le drame… fût-il de M. Dennery !
— Puisque vous l’exigez, j’appelle à mon secours feu mon éloquence de ministère public ; puisse-t-elle ne pas blesser les oreilles délicates de mon auditoire ! Or donc, voici l’histoire du maître de l’œuvre deNorrey :