Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

son tableau du Quos ego faisait saigner la plaie mal fermée de son amour-propre.

Le déjeuner fini, Léon se fit indiquer par la servante de l’auberge le chemin qui conduit au petit village de Norrey ; et les deux amis reprirent leur bagage. L’architecte ayant levé machinalement les yeux vers l’enseigne du Grand-Monarque partit d’un grand éclat de rire.

— Ce chef-d’œuvre vaut bien un coup d’œil, dit-il en montrant du doigt la figure du héros d’Ivry, enluminé comme un ivrogne qui sort du cabaret.

— En effet, ce n’est pas mal ! Il a l’air d’avoir abusé du premier de ses trois talents, le bon Henri !

Ce diable à quatre A le triple talent De boire, etc…

Je soupçonne l’artiste d’avoir eu des relations avec les ligueurs. C’est une satire, ce portrait-là !

— Est-ce tout ce que tu as remarqué ?

— Mon Dieu, oui !

— Comment ! tu n’admires pas sa cotte de mailles ? de vraies écailles de poisson ! Le peintre aura vu ton tableau. C’est un plagiaire.