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« Il aurait vécu heureux de ce souvenir, dit M. Boisard dans ses notices biographiques sur les hommes du Calvados, si un incendie ne fût venu augmenter sa détresse et celle de sa famille.

« La pitié qu’il inspira réveilla le souvenir du service qu’on avait oublié. À la sollicitation du duc d’Harcourt, le ministre de la guerre lui accorda une gratification annuelle de 100 francs. Mais la reconnaissance nationale lui réservait d’autres dédommagements. Il les obtint aussitôt qu’elle put se manifester sans recourir au patronage des grands. Le grade de général fut solennellement conféré à Cabieu dans les premières années de la Révolution, et nous l’avons vu en porter les insignes. L’État lui accorda en outre une pension de 600 francs. »

Michel Cabieu mourut à Ouistreham, le 4 novembre 1804. Ce petit coin de terre, qui n’est sur la carte qu’un point insignifiant, vit naître et mourir obscurément un de ces héros auxquels la Grèce élevait des statues.