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deux coups de fusil, avant qu’ils eussent pris la mer.

Son frère le rejoignit sur les bancs de sable ; il battait toujours du tambour.

— Tu peux te reposer, lui dit Cabieu en riant, ils sont partis. La farce a réussi.

— Tiens, Michel, dit le soldat du régiment de Forez en sautant au cou de son frère, s’il y avait en France dix généraux comme toi, M. Pitt n’oserait plus nous faire la guerre.



IV


À cet instant, les deux frères entendirent des gémissements derrière eux. Ils remontèrent sur la dune, et, après avoir cherché quelque temps au hasard dans les ténèbres, ils trouvèrent un homme qui se débattait sur le sable.

Ils se penchèrent sur le blessé et ils constatèrent qu’il avait une cuisse cassée et l’autre percée par une balle. Ils le soulevèrent et le transportèrent dans la maison du garde-côte.

— Les Anglais sont partis, dit Cabieu en embrassant sa femme. Nous amenons un pri-