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ches ; la sérénité est continuelle. Les habitants ne sont privés que pendant peu d’heures du jour ou de la nuit de la vue du soleil ou des astres.

Les jours sont à peu près égaux ; la durée des plus courts est de 11 heures 14 minutes, et celle des plus longs de 12 heures 56 minutes ; la durée moyenne est de 12 heures 5 minutes. La différence du méridien de Paris et celui des Antilles, dans ces différences de temps, pour la Guadeloupe, est de 4 heures 14 minutes 4 secondes.

L’électricité est très inégalement répandue dans les différentes couches de l’atmosphère. Pendant huit mois de l’année, il s’établit de grands foyers électriques dans les nuées stationnaires sur le sommet des montagnes, d’où partent les orages qui éclatent sur les vallées. Il tonne pendant le quart des jours de la saison pluvieuse, et le terme moyen de ces jours est de 38. C’est en septembre que le tonnère se fait entendre le plus souvent.

Le flux et le reflux se font sentir deux fois en 24 heures ; quinze jours avant et quinze jours après les équinoxes, la mer baisse de minuit à 9 heures du matin, monte de 9 heures à midi, s’abaisse de midi à 9 heures du soir, et s’élève de 9 heures jusqu’à minuit.

Le terme moyen des hauteurs mensuelles du baromètre est de 764 mm 93 d’après Moreau de Senniset, de 763 mm 32 suivant M. Sainte-Claire Deville, qui le porte à 925 mm 13 pour une altitude de 427 mètres.

L’influence du climat sur les êtres organisés est très remarquable ; elle produit, sous l’action de la chaleur et de l’humidité, des phénomènes fort singuliers.

Les effets de l’humidité provoquent : l’oxydation rapide et profonde des métaux, la décomposition des rochers et autres substances lithologiques, l’état de liquescence des sels, la prompte détérioration de la poudre à canon, l’abaissement du ton ordinaire des instruments à corde, le défaut de ténacité des colles, le peu de durée des couleurs, l’altération fréquente du tissu des étoffes, la moisissure des cuirs, papiers, etc., l’impossibilité de conserver le blé autrement qu’en farine dans des barils fermés, la destruction rapide des bois blancs et poreux.

Les effets de la haute température du climat sont : la conservation constante de la liquidité de l’eau, la promptitude de l’ébullition des liquides, l’évaporation considérable et rapide des fluides en contact avec l’eau, la liquidité perpétuelle des fluides, tels que les huiles concressibles à une température peu élevée, la rapidité avec laquelle toutes les substances animales et végétales passent à l’état de fermentation putride ou acide, leur prompte décomposition et leur gazéification, le durcissement et l’altération des cuirs, des peaux, etc., le rétrécissement des draps et de tous les tissus formés de matières animales, l’impossibilité d’employer et même d’avoir le ferment connu sous le nom de levure de bière, la dilatation des métaux (pour le fer d’environ le millième de son volume), la continuité d’une température à l’ombre