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LE CHÂTEAU

Au-dessus on remarque une belle et vaste salle, avec une cheminée au nord et une large fenêtre à meneaux à l’est, ornée de moulures prismatiques, semblable à celles de la grosse tour, et accusant tous les caractères de la fin du xve siècle. Une porte, en face de la cheminée, permettait de pénétrer dans la tour f. Enfin une porte à l’ouest donnait de plain-pied sur la cour h. C’est ce premier étage qui est représenté sur notre plan.

LA TOUR j2

La tour j2 formait l’extrémité sud-est du château. Plus basse, quoique de la même épaisseur[1], que la tour j2, elle n’avait que deux étages. On voit encore à son rez-de-chaussée une trappe dangereuse permettant de descendre à l’étage inférieur. C’était très-vraisemblablement un magasin, plutôt que des oubliettes, bien qu’on se plaise encore à le dire, ce genre de cachot étant depuis longtemps déjà, à la fin du xve siècle, tombé en complète désuétude.

LA COUR h

Ces deux grands corps de logis j et j’, ainsi que les tours j1 et j2, servaient de dépendances. C’est là qu’habitaient les étrangers, les hommes d’armes, les serviteurs. La grande cour dallée h, appelée aussi basse-cour, sur laquelle ils donnaient et par la porte de laquelle f, de 1 mètre 60 centimètres de largeur, il eût été plus logique d’entrer, si le pont-levis m’eût encore existé, est de forme rectangulaire allongée. Très en contre-bas de la cour d’honneur g et à 7 à 8 mètres du rez-de-chaussée du donjon, qui se dresse à sa droite bâti tout entier sur le rocher, elle laisse voir, creusés au-dessous du donjon, des trous carrés, dont on s’explique difficilement l’origine. Nous croyons qu’ils devaient contenir des chevrons capables de supporter une charpente destinée à recouvrir des hangards en cas de mauvais temps. Tout à fait au coin de cette cour, on distingue un carré en pierre h’, dont on ignore l’utilité. C’était peut-être un corps de garde,

  1. Le dénombrement de 1702 dit : « Deux tours rondes, ayant chacune vingt pas de Circonférence, vingt cannes de hauteur, et d’épaisseur douze pans. »