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DE BONAGUIL

noms de Bonegails, Bonneguil, Bonnaguil qu’il est désigné, quelquefois aussi par ceux de Bonnanguille, de Bourneguil et de Bornequil[1].

Le pays est des plus pittoresques. Le château s’élève à la presque extrémité d’une étroite vallée, encaissée dans toute sa longueur entre de sombres coteaux, très larges à leur base, arrondis à leur sommet, que les habitants du pays désignent sous le nom de Montagnes de Bonaguil et dont les chaînes se continuent au loin dans la direction du Périgord et du Quercy. Le bas est tapissé de vignes. Les noyers et les châtaigniers vers le milieu, les chênes, les buis et les bruyères au sommet, ombragent partout ce pays, dont la terre rouge, couverte le plus souvent de grosses pierres, offre un aspect inhospitalier et sauvage. Le minerai s’y trouve avec assez d’abondance ; et on voyait, il y a peu de temps encore, dans les clairières, les paysans le recueillir, soit au moyen de la bêche, soit par des puits peu profonds. Aujourd’hui que l’industrie du fer chôme et que, des nombreuses forges de la contrée, celles de Fumel et de Cuzorn sont les seules allumées, cette ancienne source de richesse du pays n’est plus exploitée par les habitants avec le même succès.

En revanche, la culture agricole y a pris, depuis quelques années, un sensible développement. De nombreux champs, naguère incultes, ont été défrichés sur les plus basses pentes des coteaux. Quant au lit de la vallée, il est très fertile, arrosé par le Riou de Bonaguil, petit ruisseau qui prend sa source à droite et à gauche du château et dont les eaux limpides et argentées se déroulent en gracieux festons pour aller alimenter la rivière de la Thèze, affluent du Lot à Condat.

GÉOLOGIE ET BOTANIQUE

Notre devoir, en terminant ces quelques notions sur la topographie de la contrée, est d’appeler l’attention des spé-

  1. Anciennes cartes de l’Agenais.