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DE BONAGUIL

lui tendirent, en vue d’accaparer sa fortune. Sa vie ne fut qu’une longue suite de luttes, de procès et aussi de triomphes.

Marie-Gilberte de Roquefeuil se maria deux fois. Le 9 juillet 1639, par contrat passé à Riom, en Auvergne, alors qu’elle n’avait que treize ans à peine, elle épousa le marquis Gaspard de Goligny-Saligny, marquis de Dornes, capitaine-lieutenant des gendarmes de la Reine, et descendant du fameux amiral de Coligny[1]. Elle en eut deux enfants :

1. Gaspard IV, mort jeune, sans postérité ;

2. Isabeau, mariée à Noël-Eléonor Palatin de Dio, marquis de Montpeyroux, qui hérita de toute la fortune des Roquefeuil.

Gaspard III de Coligny fut tué au combat de Charenton, le 8 février 1649. Six ans après, le 27 février 1655, sa veuve se remariait avec Claude-Yves de Tourzel, seigneur et marquis d’Allègre, gouverneur d’Evreux, maréchal de camp des armées du Roi, dont elle eut un fils, François, et une fille, Marguerite, mariée plus tard à Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, ministre de Louis XIV.

Dès son premier mariage, Marie-Gilberte de Roquefeuil revendiqua, en vertu de la substitution établie par Bringon, toutes les terres de ses ancêtres, et elle entama une lutte énergique, aussi bien contre ses parents, beau-frères, cousins, qui détenaient la plupart des fiefs de ses ancêtres, que contre des étrangers, des marchands et toujours aussi les consuls de Castelnau.

Dans un très long mémoire qui fut rédigé par son ordre en vue de ces revendications, le 17 octobre 1649, ainsi que dans une liasse « contenant transaction, mémoires et arrêts concernant la substitution de Bringuier de Roquefeuil et mémoires pour les terres de Bonnaguil et de Blanquefort, avec plusieurs baux de Bonnaguil, etc. », nous voyons que le pre-

  1. Père Anselme, t. vii, p. 159.