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Du mardi 4 au samedi 28 février, séjour à Nérac avec tout son train.

Les articles qui furent signés entre les deux partis, à la suite des Conférences de Nérac, accordèrent des avantages considérables aux Protestants. Ils le durent à la lassitude de la Reine-Mère, à la diplomatie de la Reine de Navarre, qui, d’abord docile instrument des volontés de Catherine, comprit que dès lors qu’elle devait rester avec son mari il était plus avantageux pour elle de seconder ses desseins, passa presque ouvertement dans le camp ennemi et y entraîna son chancelier Pibrac, de plus en plus captivé par ses charmes. Ils le durent surtout à la souplesse en même temps qu’à l’énergie de leur chef Henri de Bourbon, dont les qualités supérieures triomphèrent de l’expérience et de l’habileté pourtant bien grandes de la fille des Médicis.

La plupart de nos historiens n’ont prêté qu’une attention médiocre à la Conférence de Nérac. Ils ignoraient probablement le texte des articles imprimés cependant depuis longtemps, et surtout les détails des longues négociations entamées de part et d’autre. De récents travaux d’histoire locale et principalement la publication nouvelle de ces articles[1], des « remonstrances des Ministres huguenots au Roi Henri III sur les moyens d’assurer le rétablissement de la paix, avec des notes de Catherine de Médicis en réponse[2] » ; du « discours de ce qui s’est passé à la Conférence de Nérac, rédigé par le secrétaire du maréchal de Damville[3] » ; enfin « d’un autre discours de ce qui s’est passé à la Conférence de Nérac[4] ; » auxquels nous renvoyons nos lecteurs, sont maintenant suffisamment connus pour que nous n’ayons pas à nous y arrêter outre mesure.

  1. Les 27 articles de la Conférence de Nérac ont été imprimés pour la première fois en 1579 par Frédéric Morel, imprimeur ordinaire du Roi. (Bibl. nat. Imprimés), et réédités depuis, maintes et maintes fois, en 1580, 1581, 1591, etc., et de nos jours dans le Corps diplomatique de Dumont, t. V, p. 337, la France protestante, t. X, p. 159, etc., etc.
  2. Cette pièce des plus intéressantes existe à la Bibl. nat. Fonds français, no 3300, fo 147. Elle a été publiée in extenso, avec les autres ci-après énoncées, par M. le comte Baguenault de Puchesse. Lettres de Catherine de Médicis, t. V, p. 417 et suiv., no xxvi de l’appendice.
  3. Bibliothèque municipale de Toulouse, manuscrit 612. P. 80, fo 284-294. — Cf. : t. VI. Appendice, no xxviii, p. 441-448.
  4. Bibl. nat. Fonds français, no 3319, fo 9. Cf. : t. VI, des Lettres. Appendice no xxix, p. 449-452.