ses affaires et celles du Roy son mary ; « estimant qu’il serviroit aussy comme de diversion pour l’amour de Fosseuse que j’emmenois avec moy ; que le Roy mon mary, ne la voyant plus, s’embarqueroit possible avec quelqu’aultre qui ne me seroit pas si ennemie. J’eus assés de peine à faire consentir le Roy mon mary à me permettre ce voiage, pour ce qu’il se faschoit d’esloigner Fosseuse et qu’il en fust parlé. »
Néanmoins, elle arrive à ses fins, son mari se laissant plus facilement persuader qu’elle ne veut bien l’écrire, et, de part et d’autre, le voyage est décidé.
« Ma Sibille, écrit Marguerite au comble de la joie à la duchesse d’Uzès, votre lettre me sera comme saint Elme aux mariniers, me promettant, sous vos asseurances, autant de contentement à mon retour, qu’en mesme lieu j’y ay aultrefois esprouvé du contraire… Je croiray donc vostre conseil et advanceray mon partement, aultant qu’il me sera possible[1]. »
Quant au Roi de Navarre, une fois son parti pris, il n’a plus qu’une idée, de hâter le voyage de sa femme et de l’entourer du plus grand éclat possible. À cet effet, il écrit lettres sur lettres à la plupart des gentilshommes ses amis, leur ordonnant de l’accompagner et les priant de lui en faciliter l’exécution par tous les moyens en leur pouvoir :
« M. de Lardimalie, écrit-il déjà le 7 janvier de Nérac, d’autant que ma femme fait estat de partir dans le vingt-cinquiesme de ce mois pour faire son voiage de la Cour et que j’ay délibéré de la conduire jusques à Sainct-Jehan d’Angely, je desirerois pour ceste occasion estre accompaigné de quelques-uns de mes bons amis[2]. »
Et à M. de l’Estelle, le 19 janvier, toujours de Nérac : « Estant résolu de partir le xxvi de ce mois pour aller accompaigner la Royne, ma femme, jusques à Sainct-Jehan d’Angely, lorsqu’elle s’acheminera en Court, je vous en ay volu advertir par ceste mienne, etc.[3]. »
Et encore de Nérac, à M. de Scorbiac, le 27 janvier : « J’envoie ce porteur à Montauban pour y recouvrer huict mulletz de bast, et