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En tous points d’ailleurs, Marguerite fait cause commune avec son mari, puisque, à cette même époque, elle écrit au Roi son frère et à la Reine-Mère deux lettres où elle leur recommande tout particulièrement les suppliques à eux adressées par le Roi de Navarre et sa sœur Catherine de Bourbon, à l’effet d’obtenir le paiement des pensions, « qu’il a pleu à vos prédécesseurs et à vous nous ordonner sur vos finances, et dont, quelque poursuite que nous en aions faicte nous n’avons que fort peu jouy[1]. » Et Marguerite ajoute fort complaisamment à la supplique de sa belle-sœur : « Je vous suplie très humblemant, Monsigneur, la vouloir an cela gratifier et me faire cet honneur qu’elle connoise que l’amitié qu’elle me porte et la bonne voulonté qu’elle me faict connoitre par tous ses esfais soit estimée et reconnue de vous, selon l’assurance qui vous plaît me donner de vostre bonne grase, etc.[2]

L’accord est donc parfait à la Cour de Nérac.

Mars 1580

Du mardi 1er mars au mardi 29, séjour à Nérac avec tout le train.

Un événement fort important par les conséquences qui s’en suivirent marque à la Cour de Navarre le commencement de ce mois de mars 1580. Nous voulons parler de l’arrivée, comme ambassadeur particulier du Roi de France, de Philippe Strozzi, seigneur d’Épernay et de Bressuire, colonel général de l’infanterie française, et fils du maréchal de France Pierre Strozzi. Par commission du 14 février 1580[3], il était chargé d’apporter au Roi de Navarre et à la Reine Marguerite l’assurance des intentions pacifiques de la Cour de France, ayant mission d’apaiser les esprits, en demandant la stricte exécution du dernier édit, et d’empêcher à tout prix l’ouverture des hostilités. Sur ce point tous les écrivains contemporains sont d’accord.

    de Larroque, numéros LII et LIII, d’après le vol. 15.562, p. 39 et 40, du fonds français de la Bibliothèque nationale.

  1. Lettres missives, supplément, t. viii p. 161.
  2. Lettres inédites de Marguerite de Valois, tirées de la Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, publiées par nous. Auch 1886, p. 10-11.
  3. Bibl. nat., Fonds français. — Cf. : Journal de l’Estoile.