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écrivait une lettre à son fils et arrivait le soir même à Toulouse, d’où elle avait le temps d’envoyer quelques mots à M. de Pailhès et à la duchesse de Nemours.

Quant à Marguerite, elle resta toute la journée du 6 à Beaumont et n’accompagna point sa mère à Toulouse.

« Et mon fils le Roy de Navarre, écrit Catherine, s’en va cependant à L’Isle-en-Jourdain, où il meyne ma dicte fille et en ses aultres terres qui sont là à l’entour. Mais s’il me tient promesse, ilz n’y seront pas longtemps. » Elle a donné, en effet, l’ordre formel que Saverdun fut rendu aux Réformés.

C’est donc pour ce motif seul que les deux Cours se séparèrent à Beaumont et que Marguerite, à son grand regret sans doute, n’accompagna pas sa mère une seconde fois à Toulouse, où son mari n’avait nulle envie d’entrer[1].

Force nous est donc de quitter ici la Reine-Mère, pour suivre, selon notre programme, la Reine et le Roi de Navarre.

Le mardi 7, ladicte dame et son train disne à Solomiac, souppe et couche à Mauvoisin[2].

Le mercredi 8, ladicte dame et son train disne et souppe à Saint-Germain et couche à L’Isle-Jourdain.

L’itinéraire d’Henri IV, d’après ses livres de comptes, dit : « dine et soupe au château de Saint-Germain, couche à l’Isle-en-Jourdain. » Le château de Saint-Germain se trouve sur la rive gauche de la Garonne, à 5 kilomètres au nord de Gimont et à 8 kilomètres au sud-est de Mauvezin.

Du jeudi 9 au dimanche 12, séjour à l’Isle-Jourdain avec tout le train.

« Le roi de Navarre, écrit Catherine, est à l’Isle-en-Jourdain. Il n’en

  1. À relever dans les comptes du Roi de Navarre, pour le mois d’avril 1579, la mention suivante : « Au capitaine Laqueuille, 60 sols tournois, données par ordre de Sa Majesté aux tambours de la garnison du Mas-de-Verdun pour que la garnison vint faire une salve à Sa Majesté près Beaumont-de-Lomagne, allant conduire la Reine-Mère sur les champs de Grenade. »
  2. Pour Mauvezin. Nous ferons remarquer que l’itinéraire que nous donnons de la Reine Marguerite concorde en tous points avec celui du Roy de Navarre dressé pour cette époque par Bergier de Xivrey. Pourquoi ce dernier est-il dans la suite, comme précédemment, si incomplet.