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l’explication préalable de ma poétique future : et je devais à moi-même, avant de boucler ma valise et me mettre en marche pour les contrées de l’imagination, d’avertir les sincères amateurs de la littérature, par l’ébauche rapide d’une généralisation claire et précise, du but que j’avais résolu de poursuivre. En conséquence, mon opinion est que, maintenant, la partie synthétique de mon œuvre est complète et suffisamment paraphrasée. C’est par elle que vous avez appris que je me suis proposé d’attaquer l’homme et Celui qui le créa. Pour le moment et pour plus tard, vous n’avez pas besoin d’en savoir davantage ! Des considérations nouvelles me paraissent superflues, car elles ne feraient que répéter, sous une autre forme, plus ample, il est vrai, mais identique, l’énoncé de la thèse dont la fin de ce jour verra le premier développement. Il résulte, des observations qui précèdent, que mon intention est d’entreprendre, désormais, la partie analytique ; cela est si vrai qu’il n’y a que quelques minutes seulement, que j’exprimai le vœu ardent que vous fussiez emprisonné dans les glandes sudoripares de ma peau, pour vérifier la loyauté de ce que j’affirme, en connaissance de cause. Il faut, je le sais, étayer d’un grand nombre de preuves l’argumentation qui se trouve comprise dans mon théorème ; eh bien, ces preuves existent, et vous savez que je n’attaque personne, sans avoir des motifs sérieux ! Je ris à gorge déployée,