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L’ÉCRIN DU RUBIS

jambes emmêlées, mes dentelles frémissantes, mes rubans malaxés avec frénésie, les broderies de ma culotte au pillage sous des mains folles de luxure. Je crus défaillir. Semblables à des ventouses, les doigts qui m’anéantirent sous l’impression d’une succion de lèvres, devaient boire la volupté qu’ils donnaient. Je montai de la vie à l’extase dans une ascension de délices fulgurantes comme je n’en ai plus connu. La tête me tournait. Je m’abandonnai sur la barre d’appui, presque ivre de mon plaisir, et des senteurs d’ambre gris piqué d’un âpre relent d’aisselle moite dont m’enveloppait mon inconnue.

Apaisée, calme et subitement figée dans une correction distante et glaciale, elle descendit à la première station sans me dire un mot. En rentrant chez moi, je m’aperçus que la mystérieuse personne, après avoir saccagé ma culotte en avait emporté le ruban cramoisi qui étoilait la neige de sa guipure au-dessus du genou.

C’est pour le seul plaisir du retroussage que je me suis donné quelquefois le luxe d’une scène de flagellation. Et c’est à cette même curiosité qui me mettait à l’affût du déshabiller de ma mère, que je dus d’être initiée à une bizarre recherche de sensations qu’en certaines réunions, des femmes qui s’en rendent entre elles le service réciproque, trouvent dans une pratique passionnée des