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L’ÉCRIN DU RUBIS

un de ces ravissants pantalons Chérubin dont plusieurs rangs d’entre-deux formaient une haute manchette de broderie froncée à petits plis au-dessus du genou par un nœud de satin. Toute la défense de ma pudeur était confiée à une chemise de fine batiste qui descendait assez bas pour clore l’ouverture de mon inexpressible. Sur une combinaison de crêpe de soie, j’avais une robe de satin émeraude, taillée en forme, les hanches étroitement moulées. J’étais charmante. Sur le quai j’avais été dévisagée par une très jolie brune mise avec une grande recherche d’élégance. Je n’avais eu que le temps d’être frappée du feu de son regard. Le train arrivait. Je montai. Elle me suivit et la poussée de la foule, bien que nous fussions en première, nous accula dans l’encoignure d’une des portières opposées à l’entrée. Accoudée à la barre de cuivre de la banquette, je tournais le dos à mon inconnue. Coincée elle-même entre moi et la paroi de la voiture, elle l’avait beau pour l’entreprise à laquelle j’avais eu tout de suite le pressentiment qu’elle était résolue. L’attaque ne se fit pas attendre. Le convoi démarrait à peine de la station, que ma jolie brune m’accolant chaudement, tandis que sa tête se penchait amoureusement sur mon épaule, avait déjà sa main sous mes jupes.

Bien qu’elle eût les frôlements d’une gourmande des dessous, elle en usa avec l’intention évidente de ne pas me faire un larcin de son plaisir, mais bien au contraire