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L’ÉCRIN DU RUBIS

point d’honneur qu’il réglait sur-le-champ, l’épée à la main. Il y éprouvait une sorte de délectation de la violence, analogue à la joie du pillage d’une ville prise d’assaut. C’était le plaisir « de braver, fouler, presser et gourmander, abattre et porter par terre les draps d’or, les toiles d’argent, les clinquants, les étoffes de soie avec des perles et des pierreries ». C’était en quelque manière la volupté du massacre et du viol dont l’ardeur, semblable à l’ivresse de troupes au carnage, s’excitait, faute de sang, à mettre en pièces tous les obstacles.

Le seigneur de Bourdeilles et ses amis prirent contentement quelquefois à ces jeux un peu sadiques, comme le jour où avec M. de Nemours, M. de Chartres, le Comte de La Roche, et d’autres égrillards, s’étant rendus chez des filles, et s’étant amusés par-dessous un tréteau à les regarder pisser, M. de Randon encloua d’un fiçon sur le plancher où l’une d’elles était accroupie très bas, ses landilles qu’elle avait fort longues et qui s’essertèrent en quatre lorsqu’elle se releva sous l’aiguillon de la piqûre.

On pense qu’habitués à ces amusettes, ces messieurs ne devaient pas apporter de grands ménagements dans le coup en robe. Nous nous piquerions aujourd’hui de plus de formes, au risque même de décevoir les espérances d’un plaisir plus aigu qu’une femme aurait mises dans les apprêts de sa défense. C’est ainsi que la Marquise de Caraman ne pardonna jamais à Elim Metscherzky la