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L’ÉCRIN DU RUBIS

multipliait pour épaissir autour de son corps le mystère de sa fleur sexuelle et exaspérer la concupiscence par l’obstacle à sa cueillaison. Qui n’a pas savouré le spectacle d’une jeune personne procédant avec la gravité d’un desservant de culte à tous les actes de l’idole se dépouillant de sa châsse splendide, ignore les plus chastes délices qu’il puisse jamais attendre de la Femme. « Tous les mystères des idoles antiques, écrit M. Octave Uzanne avec une ferveur énamourée, ne présentaient assurément pas dans leur symbole la troublante poésie des rites qui accompagnent le dévêtement de nos élégantes divinités à l’heure des apothéoses du désir, quand un à un tombent, légers comme de l’écume, les voiles qui froufroutaient autour d’elles ».

Tout cet amoncellement de clartés et d’ombres dont la vêtait l’épaisseur de précieux tissus, donnait à la Femme, le caractère de quelque transcendance mystique.

Souvenir regretté, quel plaisir valait le don successif que l’aimée nous faisait d’elle, à mesure qu’elle découvrait à nos regards chacune des pièces de cette lingerie quintessenciée qui, par le sens symbolique de leur coupe et par les privautés qu’elles avaient eues avec sa chair, retenaient dans leurs plis la vivante image de son corps.