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L’ÉCRIN DU RUBIS

pentine des femmes de cirque pour ensevelir sa tête folle au cœur du mystère dans ses dessous emplis de son parfum.

Sous leurs épaisseurs de dentelles dont ses mains passionnées jouent avec l’art des quadrilleuses du Moulin-Rouge dansant le French-cancan, elle abreuve sa volupté de toutes les figures qu’assise, debout ou couchée, son corps offre à son désir. Elle est avide seulement de cette curiosité qui s’attache à chaque figuration de l’accouplement, à cet appel des jambes et des cuisses dans la licence de leurs attitudes, à cette offrande de la croupe avec sa raie profonde et du ventre « plus liz qu’un petit flot qui court », comme le rimait Brantôme à sa Dame, ce ventre où l’on voit sous des doigts d’ivoire, ainsi que dans ce vers de Théophile Gautier,

Germer la mousse blonde ou noire
Dont Cypris tapisse ses monts.

Son libertinage est ainsi de jouir sur elle de ces plaisirs de la vue, lentement distillés, dont vous êtes, ma chère Camille, également si gourmande. N’est-ce pas pour vous en saoûler délicieusement l’imagination que, toutes deux, sous le couvert du masque de velours, vous avez avec Gina, dont on dit qu’elle est l’original de la Garçonne, posé cette fameuse série de déshabillés que votre mari paya si cher, sur la foi des noms qui se murmuraient sous le manteau ? Laissez-moi relire avec vous les vers