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L’ÉCRIN DU RUBIS

tocratie cosmopolite, sur une scène fleurie et dans les vapeurs des cassolettes,

Avec les strophes de leurs poses
Chantaient un hymne de beauté !

Au bras de messieurs en frac elles gagnaient ensuite les salons, et répandues sans aucune gêne parmi les habits noirs et les toilettes, dans un contraste qui pourtant rendait leur nu épilé singulièrement indécent, on les voyait, cambrées sur le talon de leurs cothurnes, offrir avec une tranquille assurance les friandises glacées et le champagne, glisser d’un groupe à l’autre en des déhanchements étudiés, ou se laisser mollement choir sur les divans. « On admirait la beauté des formes, écrit un chroniqueur, la délicatesse des chairs ; mais malgré la qualité de ces corps dévoilés, le désir serait allé plutôt vers celles qui étaient vêtues ».

Nicole qui était de ce nombre eut même un succès particulier au cours d’une de ces soirées qui se donna rue Duret. Se piquant, elle aussi, d’originalité, elle avait pour la circonstance arboré une toilette d’un imprévu et d’un effet des plus seyants où se mariaient à souhait le charme indicible de la jupe, et l’espiègle polissonnerie de la culotte. Rien de comparable avec le ridicule essai de 1912 qui nous avait affublées successivement d’un décalque du pantalon de la Chinoise, puis d’une manière de pantalon à la turque engainant la jambe jusqu’à la