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L’ÉCRIN DU RUBIS

sexe mignon entrebâille sa cosse rosée ; debout posée de face, sur des talons exagérément surélevés qui pointent un pied minuscule dans la perpendiculaire de la jambe la plus svelte qui soit, la gauche légèrement en retrait, mordant sur la cuisse droite d’un trait gras, profond, vigoureux, depuis le pli de l’aine jusqu’à la jarretière, avec un relief si provocant que la main se glisserait dans le chaud des deux surfaces en friction ; les seins remontés, petits et durs, la taille haute, étranglée entre les deux pointes de l’ellipse savoureuse qui enveloppe le renflement allongé des hanches, ainsi que dans le portrait central des Trois Femmes ; baignez cela en des empâtements de lumière et d’ombres violacées qui éloignent l’idée de la chair toute nue et semblent vêtir le corps d’un voile subtil où le désir s’appâte à des transparences mystérieuses, telle se présente mon amie Nicole sur l’un des panneaux de son boudoir de satin mauve.

Mais cette fantaisie ne fait point d’elle une adepte du Nudisme. Bien au contraire, elle en a horreur comme d’un retour à la barbarie et à l’accouplement bestial. Il serait la mort du désir, la fin de l’illusion en amour, et pour notre imagination raffinée et nos sens délicats la disparition de ce monde d’enchantements perpétuels