Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
L’ÉCRIN DU RUBIS

jambes et de cuisses, hautes, souples, pleines et parfaitement contournées, d’un blanc de lait dans le halo des projecteurs, des étoiles de l’acrobatie chorégraphique et des stars modèles de la sculpture charnelle, rompues à toutes les dislocations lubriques du torse et des hanches, réalisent les plus folles fantaisies que l’érotologie orientale ait jamais présentées aux souhaits de la luxure.

Il n’est pas de lieux, il n’est pas de moments où la robe courte ne traîne comme un relent de huis-clos avec l’appât de ces coins de nu qui piquent entre nos jarretelles leur tache claire dans le désinvolte de nos mouvements. Pour peu que la Femme sur un siège bas néglige de joindre ses jambes, rien de ce qui est humain en elle ne nous est étranger. Sous l’étoffe légère qui vrille un trou sombre, elle ne s’inquiète pas de montrer ses cuisses prolonger au-delà d’un bas liseré, l’ivoire estompé de leur chair jusqu’au pli inguinal à peine dissimulé par la petite culotte que son fond sans ampleur a tassée en cet endroit.

La station des jambes croisées, si longtemps proscrite par la décence, si coutumière aujourd’hui, n’est pas plus sûre pour nous, quand la déclivité du sol favorise la curiosité. Mais c’est bien certainement la plus piquante des nouvelles façons que nous devions à la mode de la garçonne. C’est geste qu’il faudrait dire, tant il y a d’indications sous-entendues dans ce gracieux mouvement