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L’ÉCRIN DU RUBIS

en bas ; chemise à l’impatient, entrelacs de rubans sur des portes dérobées ; chemise à l’accommodante, ciel ouvert sur le verger de Pomone, et combien d’autres pour ne parler que des jeux de la nuit.

Et que dirai-je des armes de combat que nous réservait pour le jour, dans son infinie variété, « tout ce luxe joyeux, — je cède ici la plume à M. Octave Uzanne, — toutes les mignardises et les fanfreluches si nécessaires aux sensations de la vue et du toucher de la Femme, dissimulées dans les frou-frous intimes sur lesquels lingères et corsetières comprenaient qu’on ne saurait trop raffiner, trop tisser d’inventions légères, de paradoxes de guipures, de caprices en soieries transparentes, trop inventer de subtils tissus nuageux, floconneux aux colorations douces et évanescentes. »

Ah ! comme nous en calculions nous-mêmes les troublantes suavités. Tandis que procédant à notre toilette, chacun de nos voiles s’animait sous nos doigts de tout le libertinage qu’y associaient nos pensées, quelles confidences notre sensualité ne faisait-elle pas au miroir ! Voyez dans les Mémoires d’une Demoiselle de bonne famille, comme en parle la charmante héroïne qui s’habille pour le rendez-vous. « Je n’ai pas besoin de dire que mon linge fut choisi dans ce que j’avais de plus fin et de plus beau. — Voilà un homme qui n’est pas à plaindre, me disais-je en passant mes jupons garnis de dentelles. »