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L’ÉCRIN DU RUBIS

troublantes que mystérieuses, ont laissé leur apparence formelle et le tressaillement de leurs délires ! Combien d’autres que l’amant de la Duse qui, dans la châsse de quelque riche chiffonnier, couchent avec amour les chemises légères et diaphanes qui ont tendrement dessiné le vallonnement des seins rigides et l’ondulation de la croupe diabolique ; les bas incrustés ou brodés d’arabesques dont les souples entrelacs de leur filet de soie gardent dans les plis du jarret le souvenir de toutes les flexions érotiques ; les mignonnes jarretières, fleurs suaves de la serre chaude des dessous ; les maillots, les culottes de satin, les pantalons de surah ou de dentelles, ineffables symboles de l’accointance charnelle, des pudeurs à violer, des extases en sommeil, calices de la fleur mystique tendant leurs bords labiés à la soif du rêve !

J’ai connu dans ce genre la plus piquante des collections. Les souvenirs personnels y mêlaient leur image à celle de toutes les femmes de quelque réputation d’élégance ou de beauté, dont ce dilettante avait pu se procurer un des objets qui les avaient parées.

Comme vous, Arabelle, ou comme Gabriel d’Annunzio, c’est aux plus sûrs témoins de ses bonnes fortunes qu’il avait confié le soin de lui en dresser un catalogue