Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
L’ÉCRIN DU RUBIS

contre leur mobilité et leurs ressauts intempestifs. De ce jour, le pantalon vit confirmer tous les titres qu’il avait à la parure intime de la Femme. Mais il n’eut pas la consécration de la faveur impériale. M. de Lano assure que l’Empereur qui ne perdait point son temps à mugueter ses belles et savourait mieux une Ève alanguie dans sa nudité et fléchissant sur ses reins, n’aiguisait pas ses appétits sur les mousseux badinages de la porte entrebâillée par le pantalon.

Victor-Emmanuel s’y montrait plus sensible, lui qui exprimait à Mme de Malaret son agréable surprise d’une mode qui, à l’inverse de celle de Turin, culottait les Françaises de telle sorte qu’avec elles en vérité, c’était, l’année durant, le paradis ouvert.

Le Maréchal de Castellane n’y prenait pas un moindre agrément. Il aimait fort les dessous et ne s’en cachait pas en public, où bien souvent la correction ne put le retenir de céder à l’attrait qu’ils exerçaient sur lui. Très amateur de notre sexe, il en prisait surtout, en homme de goût qu’il était, la jambe dans le décor de ses élégances privées ; il n’était pas de dîner de quelque apparat où il ne s’en donnât le régal, quand il avait en face de lui, ou à ses côtés, des beautés en réputation ou des arbitres de la Mode. Ce ne fut bientôt plus un secret pour personne que pour se renseigner sur l’objet auquel il attachait plus de prix qu’au reste, il laissait, au cours du repas, glisser sa serviette à ses pieds et prenait un mal infini à la ramasser.