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L’ÉCRIN DU RUBIS

La liste serait longue des amoureuses de primo cartello qui, hormis une époque de défaveur à la Cour du grand roi, cautionnèrent de l’adoption qu’elles en firent, sous quelque nom qu’il eût, — maillot, caleçon, culotte ou pantalon, — ce qui, sous le prétexte pudique de protéger le sexe contre la trahison des jupes, n’eut jamais d’autre effet que de nous en faire un plus grand sujet de trouble en le soustrayant dans le fond d’une chapelle aux embûches des regards immodestes et des mains impertinentes. Ce serait citer, depuis Hortense de Beauharnais jusqu’à Eugénie de Montijo, pour ne parler que de l’époque où le pantalon l’a décidément emporté sur le caleçon, toutes les jolies pécheresses qui surent mettre les prestiges de la toilette au service des illusions de l’amour.

Mais elles ne trouvèrent pas chez les lingères, dans les premiers temps de cette nouveauté que fut le pantalon, l’assistance du bon goût. Car, c’était une chose bien disgracieuse que cette double gaîne de percale, qui descendant jusqu’à la cheville et sans aucun ornement que son ourlet, dépassait de quelques centimètres la robe ainsi qu’une manche trop longue. Tel en était le modèle au lendemain de la Restauration comme il l’avait été sous l’Empire. Quelle chose singulière que la Mode qui édictait encore le port de la culotte pour les hommes, du moins en tenue habillée, n’en ait point adopté la seyante coupe pour la Femme, et quand elle n’avait que l’embarras du choix parmi les riches modèles à grandes