Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
L’ÉCRIN DU RUBIS

intimes que dans leur chambre à coucher, et tout cela avec une insouciance du passant inimaginable. Ainsi, l’une d’elles, plaçant son pied sur son genou, rattachait sa bottine, une autre ragrafait sa jarretière, une autre enfin, incommodée de je ne sais quel détail gênant de sa troisième jupe, s’était gaillardement retroussée jusqu’à la ceinture et faisait sa petite restauration sous mes yeux ébahis. »

Et malgré la simplicité des dessous dont s’est fâcheusement accompagnée la robe courte, ce fut un régal qui convulsa bien des visages que celui du championnat international de danse donné il y a trois ans, où Mlle Dorville obtint le premier prix. Le tournoi se livra sur un ring élevé qui permit aux assistants, sous la virevolte des chatoyants tulles de soie, la plus croustillante revue de jarretières et de jarretelles, de maillots, de combinaisons-jupons, de cache-sexe, de culottes fanfreluchées à la mode de la rue Saint-Honoré, et de bas cuissards dégradant en délicates tonalités le galbe élancé du mollet de nos ferventes de Terpsichore.

… Vous lisez par-dessus mon épaule, Raph, et j’entends votre souffle qui halette comme ce soir-là où, dans la griserie qui vous avait gagnée à ce spectacle, votre tête s’était abandonnée sur ma nuque. — … Non, je n’ai pas oublié… Vous m’avez accompagnée malgré l’heure tardive. Tombée dans un fauteuil, vous m’avez pris la main et je me suis penchée sur vous. L’échancrure de votre