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L’ÉCRIN DU RUBIS

la Femme se distingue d’une autre. Elle souligne l’expression de son caractère. L’air noble, majestueux, polisson, langoureux, passionné, indifférent, tous les instincts de la Femme se lisent dans sa démarche autant que sur sa figure. On peut dire que c’est elle qui a inspiré et guidé toute l’évolution de la Mode.

La jambe, c’est le port de la Femme, et le port c’est toute la ligne, l’allure et l’esprit de la Femme. Et ce serait plus vrai que pour le pied de dire que quand on a vu la jambe, le reste se devine.

La Mode créatrice d’illusions, la Mode correctrice géniale de la Nature, la Mode stylisation des formes corporelles n’a jamais fait dans son infinie diversité, que varier le cadre qui devait mettre en valeur la jambe et la croupe son couronnement. Celle-ci a éveillé plus de caprices que le visage, et se mettre aux pieds d’une Femme est une métaphore qui, — expression de respect ou d’admiration aujourd’hui, — bien certainement a son origine dans l’agenouillement érotique où pousse l’irrésistible beauté de ces colonnes du Temple.

Si la beauté de la figure fait des amoureux, la jambe fait des dévots. On peut prétendre à juste titre qu’elle est le pôle attractif de la sensualité.

Certes les délicats qui ont connu le bel air de la robe longue regrettent-ils ce qu’elle ajoutait encore à sa parure et à son effet sur nous.

La splendide lingerie dont nous marquions alors l’or-