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L’ÉCRIN DU RUBIS

d’elle des avances qui ne me trompèrent pas sur la nature de ses sentiments pour moi. Mon accueil ne déçut pas son attente ; mais j’y mis cependant une réserve qui ne donna que plus de saveur à tous ses artifices pour me séduire et m’amener à ses fins. Je rusais avec ses intentions dont je feignais d’ignorer la langue, et tout en pimentant son plaisir du trouble et de la surprise que je simulais devant ses hardiesses j’avais l’illusion de goûter l’émoi des premiers entraînements au péché.

Ah ! qu’elle connaissait bien les sentiers détournés de la séduction ! Comme elle savait s’y prendre pour me jeter au visage les effluves musqués de ses jupes, sous le couvert de gamineries impudentes ou d’un laisser-aller charmant ! Qu’elle savait bien, assise en face de moi, sur un siège bas, me déployer son juponnage de dentelles où la chair de ses cuisses par-delà l’étranglement d’un bas de soie blanc prolongeait son ivoire sous les entre-deux d’une culotte de Valenciennes. Ah ! le remuement lascif de son petit pied emprisonné dans sa botte de daim, quand une jambe en croix sur l’autre, Sybil, la robe remontée jusqu’aux genoux laissait bâiller l’écrin de son bijou ! Que de prétextes pour accroupir devant moi son derrière sur ses hauts souliers et me donner la tentation de son pantalon tendu à craquer sur une ligne d’ombre incurvée de l’avant à l’arrière dessinant la fermeture médiane de la gaîne qui moulait ses fesses potelées !