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ans, le docteur Levinstein, méthode qui se borne à supprimer net la morphine du patient, inclus pour toute précaution dans une chambre haute, dûment verrouillée et capitonnée, afin de ne causer point au docteur qui « l’améliore » le déplaisir de compter un suicide au nombre de ses clients.

La méthode de la suppression brusque ne va pas sans tels inconvénients qui donnent à réfléchir aux personnes méticuleuses. Ainsi, dans la maison de santé même du professeur Levinstein, son collègue Wesphal eut l’indiscrétion d’en mourir. Comme au bout d’un certain temps, il ne criait plus dans sa chambre, on alla voir ce qu’il faisait. Il avait rendu l’esprit, sans demander autre chose. À part, d’ailleurs, ce léger incident, la cure avait réussi parfaitement.

Le docteur Bérillon emploie à désensorceler ses morphinomanes la suggestion hypnotique. Il montre à ces infortunés une Pravaz pleine de liquide, non sans l’avoir, au préalable, imbue d’effluves magnétiques ; mais il n’enfonce jamais l’aiguille dans leur peau.