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Puis tombe à genoux, puis devient farouche,
Et colle sa tête au ventre, et sa bouche
Sous l’or blond, dans les ombres grises ;

Et l’enfant, pendant ce temps-là, recense
Sur ses doigts mignons des valses promises,
Et, rose, sourit avec innocence.

Lisez encore cette autre du même genre :

Tendre, la jeune femme rousse,
que tant d’innocence émoustille,
dit à la blonde jeune fille
ces mots, tout bas, d’une voix douce :

« Sève qui monte et fleur qui pousse,
ton enfance est une charmille :
laisse errer mes doigts dans la mousse
où le bouton de rose brille,

laisse-moi, parmi l’herbe claire,
boire les gouttes de rosée
dont la fleur tendre est arrosée,
afin que le plaisir, ma chère,
illumine ton front candide
comme l’aube l’azur timide. »

À la rigueur, le poète peut encore invoquer cette excuse : qu’il n’a fait que peindre en vers magnifiques un vice qu’il n’approuve ni ne désapprouve. Néanmoins cela ressemble trop à une apothéose. Et puis, un peu plus loin, il vide son