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Et M. Paul Pionis qui est sans doute un disciple du père Sarcey, parle de

… doigts longs comme un cœur ayant beaucoup aimé …

Certes les plus grands poètes ont eu de ces audaces malheureuses. Mais les vers des poètes des époques de décadence en fourmillent. Ainsi nous ne pouvons pas toujours retrouver sous l’emphase grecque l’idée de Pindare ni suivre toujours le pompeux auteur de la Pharsale.

Même recherche dans les écrits des aliénés.

Le jardinier devenu prophète dont je vous ai déjà entretenu, sème son apocalypse de ces alliances de mots d’une hardiesse rare. Il parle « de l’horizon de l’avenir, » de « l’onde du désarroi, » des « parois de la pensée, » de « l’ombre de l’aurore, » de la « candeur des sublimes revers. »

En vérité, lequel imite l’autre ? Lequel est le plus malade ?