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premières ébauches de ma conception, et pour ainsi dire qu’à la mise au point de cette statue qui, pour être digne de votre contemplation en même temps que de ma cogitation, doit être à tout jamais aux yeux de tous le suprême chef-d’œuvre du génie du plus grand des législateurs passés, présents et futurs.

» Mais je n’attends pas seulement de vous que vous ne soyez pas étonné, c’est-à-dire dégoûté d’attendre de mon infortune plus et mieux que vous ne pouvez attendre de n’importe quel écrivain de fortune. En vérité, j’attends encore de votre discernement que vous soyez intimement satisfait de la marche déjà prise par notre messianique travail. Je dis notre parce qu’il sera la raison d’être unique de notre estime réciproque. »

La citation est un peu longue, mais elle m’a paru utile pour montrer les analogies qui existent entre cette prose et les écrits des décadents.

Les décadents recherchent encore les alliances de mots bizarres et qui détonnent, ces étranges accouplements qu’on ne parvient plus à comprendre.

M. S. Versini parle des « rayons du remords et de la pénitence » ; M. Laurent Tailhade, « de la mémoration des corolles fanées », et de « maint lambeau d’Occident fascé de pourpre et d’or ».

M. Paul Gérardy parle d’une

… chanson tout en clair de lune ;