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ses vers d’obscurité comme à plaisir, il hypertrophie ses métaphores, outre ses images. Le voilà au seuil de l’incohérence.

La Détresse dit : Ce sont des songes anciens,
Des songes vains, les danses et les musiciens.
La tête du roi ricane du haut d’une pique ;
Les étendards fuient dans la nuit, et c’est la panique.

La Décrépitude dit : Êtes-vous fous vraiment,
Vraiment, êtes-vous fous d’avoir encore cette pose,
D’avoir encore sur les dents ce sourire charmant,
Ce sourire devant le miroir, et cette rose
Dans votre perruque, ah ! vraiment quelle est cette pose !

Le Temps dit : Je suis le temps, un et simultané,
Et je stagne en ayant l’air de celui qui s’envole ;
Mirage funeste et kaléidoscope frivole,
Je vous leurre avec l’heure qui n’a jamais sonné.

Alors Mayâ, Mayâ l’astucieuse, et la belle,
Pose ses doigts doux sur notre front qui se rebelle
Et câline susurre : Espérez toujours, c’est pour
Votre sacre que vont gronder les cymbales vierges,
Et vous aurez l’or et la pourpre de Bedjapour,
Esclaves dont le sang teint les cordes et les verges.

Voilà qui est déjà bien obscur. Les vers suivants sont absolument incompréhensibles. C’est du pur galimatias.

Æmilius, l’arbre laisse la verte
Couleur, et le lustre efface