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Leurs manteaux fleurdelisés,

Et semant par la campagne
Les ruines et les morts,
Que la terreur accompagne
Et que suivent les remords,

Et Louis quatorze en proie
Aux fureurs des Maintenons.
Et Napoléon qui broie
L’Europe sous ses canons

C’est l’impression qui passe. Demain, il espère de nouveau dans les dynasties ; il voit les rois sous un jour plus beau, et il le leur dit :

Rois, soyez rois, soyez ces fiers géants de bronze,
Quittez l’épée et le cimier,
Portez le manteau bleu plein d’abeilles joyeuses
Et la main de justice, ô rois !
Les nuages fuiront et les chansons rieuses
Chasseront les pesants effrois,
Et l’homme qui n’a pas de longs printemps à vivre
Et vous qui mourrez comme lui,
Vous goûterez la joie où la fleur d’or s’enivre,
Quand le soleil au bois a lui.

M. A. Pauly, à qui j’emprunte ces vers si pleins et si sonores, n’est pas un décadent. Pourtant, il cède volontiers à l’inspiration et touche, selon les heures, toutes les cordes de la lyre, change les rythmes et les modes. Mais il ne passe point