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Pour le poète las que la vie étiole, ce dernier vers n’est-il pas un cri d’impuissance et de désespoir ? Le poète las que la vie étiole sent qu'il redescend de son rêve étoilé et que la chimère qu’il croyait avoir saisie va lui échapper, que ce n’est plus qu’un fantôme qui s’efface dans le lointain des brumes.

Cela est dur et triste à dire : j’ai recueilli autrefois à Sainte-Anne des quantités de vers comme ceux-là. Quand je disais au pauvre fou que je ne le comprenais pas, il me répondait simplement :

— Je suis en haut ; vous êtes en bas. Je parle de trop loin ; vous ne pouvez m’entendre.