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Ma sœur, Olimphe la disloquée,
All’sa fait ramassée l’aut’soir
Qu’ell’faisait l’truc ed’sus l’trotoir.
J’la r’grette pas, c’était une toquée.

Et sa p’tit’momme à St-Lazare ;
All’a pas pu s’tirer des pieds
Du bois d’Vincennes où, choses bizarres,
Ell'taillait des barbes aux troupiers.

Mon frère, l’hercule de la montagne,
Qu’avait un passé plein d’honneur,
D’puis l’an dernier il est au bagne
Pour détournement ed’ mineur.

Eh son p’tit gosse, el’clown, Émile,
Un agent d’mœurs l’arquepinça
Entrain ed joué a j’tape dans l’mille
Avec un vieux qu’aime ce jeu là.

Mais tout ça j’m’en fous : c’est pleuré ;
Y a plus qu’une chose qui m’navre :
C’est qu’mon fils, l’ainé, Gustave,
C’te vache là, y s’est fait curé.

Je laisse de côté dans cette étude la question morale, me plaçant simplement au point de vue psychiatrique. Pourtant on me permettra au moins de m’étonner que de pareilles productions soient dites dans des établissements publics, mal fréquentés, il est vrai, succursales de bordels, refuges des filles et des souteneurs, il est vrai encore ; mais ces établissements n’en sont pas moins publics, tout le monde peut y entrer et bien des bourgeois et des bourgeoises viennent y chercher des sensations nouvelles. On laisse