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Mon béguin, sur l’pieu, sans corsage,
Qui s’faisait peloter par un vieux.
Ah ! le cochon ! Et c’te momaque
Qui s’fait troncher sans souci !
Mais je vois bien : l’vieux y casque
Y a donc que des putains ici ?
A c’t’âge-là, faut déjà qu’ça s’vende !
Avec des yeux si bleus, si doux,
Faut encore que ça prête sa viande !
Sans doute pour acheter quéque bijoux.
Ah ! C’est du propre ! C’est ça la vie !
Y a qu’des salopes, partout, partout.
Moi qui me sentais l’âme ravie,
J’ai plus à c’t'heure que du dégoût.
J’rentrai alors dans ma cambuse,
Presque pleurant. Oui, j’ai pleuré
Comme un crétin, comme une buse,
En r’voyant son visage adoré.
Et l’soir, quand ma bergère
A rappliqué, ah ! j’y en ai foutu
Sur la gueule, sur l’ventre, dans le derrière !
Nom de Dieu !, c’que j’ai cogné dessus !

En voici une autre du même genre, presque sur le même sujet, et que récite un poète du même acabit. Ça s’appelle : Lamentations d’un saltimbanque. Je la reproduis telle qu’elle m’a été remise par l’auteur et j’en respecte scrupuleusement l’ortographe.

Ma femme as sa cassée la pomme
En esseyant eul’l’grand écart ;
Ça m’a fait beaucoup d’peine, car
Elle turbinait tout comm’un homme.