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coureur de bourdeaux. Il déclare lui-même qu’il n’a pas

Le jugement de conduire barque en ce ravissement ;
Au gouffre du plaisir la courante m’emporte ;
Vaux ainsi qu’un cheval qui a la bouche forte,
J’obéis au caprice.

C’est à lui que nous devons l’Ode à une vieille maquerelle que voici :

Esprit errant, âme idolastre,
Corps vérole, couvert d’emplastre,
Aveuglé d’un lascif bandeau ;
Grande nymphe à la harlequine,
Qui s’est brisé toute l’eschine
Dessus le pavé d’un bordeau !

Je veux que partout on t’appelle
Louve, chienne et ourse cruelle,
Tant deçà que delà les monts ;
Je veux que de plus on ajoute :
Voilà le grand diable qui joute
Contre l’enfer et les démons.

Je veux qu’on crie emmy la rue :
Peuple, gardez-vous de la grue,
Qui destruit tous les esguillons,
Demandant si c’est aventure
Ou bien un effet de nature,
Que d’accoucher des ardillons.

De cent dont elle fut ormée,
Et puis, pour en estre animée,