Page:Laurencin, Delaporte - Monsieur et Madame Denis.pdf/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NANETTE.

La ! voilà ce que c’est… la clef, maintenant… dépêchons…

(Elle cherche dans une des poches de Bellerose et Gaston dans l’autre.)

GASTON.

Ah ! je la tiens, je crois… Oui !… (En retirant vivement sa main, la clef s’est embarrassée dans la poche, et Gaston a donné une forte secousse à Bellerose, qui se réveille.)

BELLEROSE.

Qui vive !

SOLDATS.

Aux armes !

LUCILE.

Ciel ! vous les avez réveillés !

BELLEROSE, qui a voulu se lever.

Ouais ! qu’est-ce cela ?… lié !

LES SOLDATS.

Garrottés ! ! (Ils se démènent sur leurs chaises pour se délivrer de leurs liens.)

GASTON.

Ne vous fatiguez pas, c’est inutile.

BELLEROSE.

Où suis-je ?… comment se fait-il ?… Ah ! je me souviens !… Vin du diable !

NANETTE.

Et comment la trouvez-vous, celle-là ?

GASTON.

Vous vouliez nous conduire à la Bastille ; nous, c’est différent, nous vous laisserons seuls ici.

BELLEROSE.

Seuls ?

NANETTE.

Absolument seuls, car nous allons rejoindre leurs parents, et il faut que je ferme la porte de la maison. (Elle lui montre la clef.)

BELLEROSE.

Et vous reviendrez ?

GASTON.

À Pâques.

BELLEROSE ET LES SOLDATS.

À Pâques ? (Ils s’agitent sur leurs chaises.)

LUCILE.

Ou à la Trinité.

BELLEROSE.

Dans deux mois ! (Il s’agite.)

GASTON.

Ça vous contrarie ? Eh bien ! acceptez une capitulation.