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GASTON.

Et moi donc !… Mais nous nous en sommes bien tirés… Vous étiez charmante en petite vieille… (Mouvement de Lucile.) Ah ! mais c’est égal, je vous aime mieux ainsi. (Prenant la bouteille.) Allons, vite, à chacun un doigt de ce vin, pour nous remettre de cette terrible alarme… (Il va verser.)

NANETTE, entrant tout effarée.

Alerte ! alerte !

GASTON ET LUCILE, se levant inquiets.

Qu’est-ce encore ?

NANETTE.

Ah ! le sournois ! ah ! le fourbe de sergent !

GASTON ET LUCILE.

Eh bien ?

NANETTE.

Il vous a devinés… Arrivé en bas, je l’ai entendu parler à ses soldats. Ils vont revenir ici en force.

GASTON.

Malpeste !

LUCILE.

Perdus cette fois !

GASTON, jetant sa serviette avec colère.

Il est dit que nous ne souperons pas aujourd’hui. (Il passe à droite.)

LUCILE, Nanette va replacer le guéridon à l’écart[1].

Et que nous ne leur échapperons pas.

GASTON.

Oh ! ils ne nous tiennent pas encore.

NANETTE.

Que voulez-vous faire ?

GASTON, tirant son épée.

Les tuer tous !

LUCILE.

Gaston !…

NANETTE, accourant à lui.

Ta, ta, ta ! rengaînez donc votre flamberge ; ne voyez-vous pas que mam’selle pâlit déjà !

GASTON, courant à Lucile[2].

Chère Lucile !

LUCILE.

Que devenir !

GASTON, qui réfléchissait.

Ah ! une idée !… Tout à l’heure, le sergent nous a pris

  1. Nanette, Lucile, Gaston.
  2. Lucile, Gaston, Nanette.