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Sur un sable étranger laissé sans sépulture,
Que son corps des vautours devienne la pâture,
Et que son ombre errante aux bords du fleuve noir,
Bande pendant cent ans pour l’infernal manoir.
C’est là le dernier vœu que mon cœur forme encore :
C’est l’adieu que je dois au traître que j’abhore.
Et vous, ô tyriens, vengez sur ses neveux
L’affront fait à mon con dans ces jours malheureux.
Qu’à ma cendre endormie un agréable rêve
Apprenne qu’entre vous il n’est ni paix ni trêve.
Qu’il naisse de mes os quelque vit spadassin,
Qui des troyens félons suive par-tout l’essaim,
Qui toujours les pourchasse, et bandant de vengeance,
Extermine en cent lieux leur parasite engeance !
Puisse entre les enfans de Pergame et de Tyr
Da la haine jamais les sources ne tarir.
Que jamais aucun nœud, qu’aucun traité ne lie,
Les rivages d’Afrique et les bords d’Italie,