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Qui lance en même-tems l’ambroisie et la peste,
La volupté qui passe et le virus qui reste ;
Et le Barce fougueux qui, dans les culs surpris,
Pourvoyeur indécent, pousse un vit malappris.

Faut-il te rappeler les semences de guerre
Que couve dans Sidon l’inimitié d’un frère ?
Si les Troyens chez nous ont arboré leurs vits,
C’est par l’ordre des dieux, c’est par leurs saints avis,
Crois-le, ma sœur, Junon, ta protectrice amie,
Junon, qu’un tendre soin à tes intérêts lie,
En guidant sur ces bords les couilles d’Ilion,
De ce grand mets des dieux veut régaler ton con.
Quel soutien pour ton trône, ô ma sœur, et quel lustre
Carthage recevrait de cet hymen illustre !
Par des libations calme les immortels ;
Du sang de tes taureaux fais rougir leurs autels,
Avec l’aveu du ciel on est putain sans blâme ;
Au rayon de l’espoir alors ouvre ton ame ;
Préviens ton hôte aimé, chaque jour avec art
Invente des raisons d’éloigner son départ,