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De ta route, ô pudeur, avant que je m’écarte
Et que sur ma sagesse un vit gagne la carte.
Celui qui le premier a joint son sort au mien,
M’a ravi mes amours, c’est son lot, c’est son bien :
Qu’il les garde avec lui ; procrite, infortunée,
Est-ce à moi de briguer l’honneur d’être pinée ?
à ces mots ses tetons sont baignés de ses pleurs.

Anne répond : Ma sœur, la plus chère des sœurs,
Seule dans ton palais, à la fleur de ton âge
Veux-tu t’ensevelir dans un triste veuvage ?
Les présens de l’hymen, les plaisirs de Vénus
A ton con désormais seront-ils inconnus ?
Et crois-tu qu’à ce point dans les royaumes sombres,
La peur du cocuage inquiète les ombres ?
Qu’à Tyr et dans ces lieux tout amant jusqu’ici
Ait à ton con chagrin fait froncer le sourcil ;
Qu’Iarbas et les preux dont l’Afrique s’honore
Te fassent sans succès l’hommage d’un vit maure,