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il fut appréhendé au bout de quelques pas par des soldats, qui le frappèrent de deux coups de sabre sur le cou. Il s’affaissa ; mais, comme il respirait encore, on l’acheva de deux coups de fusil tirés dans le dos à bout portant. C’était un nouveau chrétien que le Père Jozeau avait engagé à la ville de Tjyen-tjyou pour ce voyage seulement. Il laisse une femme et un enfant de six ans.


Légation japonaise de Séoul.

Les barques du général chinois et des mandarins coréens n’accostèrent sur la rive gauche qu’après ce double meurtre ; ils virent de leurs yeux les cadavres des deux victimes, sans paraître d’ailleurs se soucier de ce qui venait de se passer. Un soldat chinois, arrivé après l’exécution, fouilla les habits du Père Jozeau et lui enleva son crucifix, son scapulaire et son chapelet ; ce que voyant, les deux autres chrétiens coréens crurent que ce soldat était aussi chrétien ; mais ils furent bientôt détrompés en voyant ce misérable faire rouler d’un coup de pied le cadavre du prêtre sur la berge du fleuve, et le laisser à moitié plongé dans l’eau.