— Qui ! moi, te fuir ? — Il le faut.
1 — Va-t’en, va-t’en !
Que t’en coûterait-il ? — Jamais.
Ta présence à tant d’espoir ravie ?… Peu de chose : la vie. Eh bien ! tu sortiras de ce vil univers ! Inès, il est un Dieu ; ses temples sont ouverts. Loin de les regretter, bénis tant de souffrances ; Tes pleurs sont des vertus, tes maux des espérances : Que l’exil, que la faim, l’opprobre et l’abandon, Du ciel juste une fois t’obtiennent le pardon ! Et la victime entend, parmi des cris de rage, Un souffle, et d’autres voix se mêler dans l’orage. Que voulez-vous, démons ? soupire Éliézer. Cette femme est à moi : je règne en ce désert ! Inès, repentez-vous de la vie immortelle Les séjours vont s’ouvrir ! — Y seras-tu ? dit-elle. Non.
— Eh bien ! que je meure et partage ton sort. — Viens donc. Vers mon royaume emportons notre essor, Viens ; là s’offrent sans cesse à la vue agrandie,