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PROLOGUE.

Aurait vendu son ame au maître des ténèbres, Va lutter sous le bras qui jadis le surprit. La Muse, quand le prêtre exorcise l’esprit, Écoutant les répons, les psaumes, les cantiques, S’inclinera fervente au pied des saints gothiques, Jusqu’à l’heure où, propice au doux pardon des cieux,. Du sommet des donjons, l’oiseau mystérieux Aura laissé dans l’âtre aux rouges étincelles, Tomber le pacte affreux qu’il portait sous ses ailes. IV.

Où courez-vous, pasteurs ? pourquoi ces cent flambeaux ? Quel délirant effroi profane des tombeaux ! Pourquoi l’adolescent sur ce coursier sans tache Foule-t-il ces gazons et la mort qui s’y cache ? — Nos enfans, nos enfans ! sur leur front innocent, Voyez pálir la mort. Un spectre boit leur sang. C’est la nuit, le cercueil qui voilent sa conquête, Le cercueil le rendra ! Mais le coursier s’arrête. Tous en vain voudraient-ils, agitant leurs flambeaux, Précipiter sa course à travers les tombeaux ; Son guide en vain déploie et la force et l’adresse, Le coursier prophétique en frémissant se dresse : Il frappe de son pied le tertre accusateur. Qui l’ouvrira ? Voyez, pålissant spectateur,