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D’ANDRÉ CHÉNIER.

D’ANDRÉ CHÉNIER.

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avait numérotés de sa main. Le premier contenait ceux de ses ouvrages qu’il jugeait terminés, du moins selon la portée de son talent ; et dans son respect pour le public, il ne destinait que ceux-là à une prochaine publication. Le portefeuille n° 2 enfermait des ébauches très avancées, lesquelles pourtant paraissaient à l’auteur manquer des profits d’une méditation plus longue, d’un plus assidu travail, ou de quelque inspiration fortuite d’une de ces matinées qui viennent illuminer votre esprit. Ce que la vie est à l’argile, le poète l’attendait encore de l’approbation d’un ami sans complaisance, ou de cette émulation plus mystérieuse qu’il avait coutume de puiser dans le sourire de Fanny ou de Néère. Enfin le dernier portefeuille n’était qu’un recueil d’esquisses indécises et de vagues projets. C’est celui-là, et celui-là seul qui a été conservé, et que

le public connaît. Les deux autres, que sont-ils devenus ? Cette question a trop d’intérêt pour n’être pas naturellement faite par nos lecteurs ; nous souhaitons qu’elle soit résolue pour quelqu’un d’eux d’une manière plus heureuse qu’elle ne l’a été pour nous jusqu’ici. Cette sorte d’enquête publique, nous l’avons commencée dans la Revue