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ÉTUDE

ÉTUDE gère. Suspect et interrogé, l’inconnu s’embarrassa dans ses réponses et fut traîné.immédiatement dans l’humide prison d’un village. Ce village, à demi-lieue du nôtre, s’appelait alors Bourg-libre, comme on disait du plus voisin Sceaux-l’unité, et Chatenay-la-Montagne de celui où, pour se mettre en quelque renom de civisme, le vieux maréchal de Ségur conduisait lui-même la charrue à travers ses grands jardins. Le prisonnier devait être emmené au point du jour au tribunal révolutionnaire ; mais résigné depuis long-temps à subir les conséquences de son caractère, il avait avec lui un compagnon sûr : c’était ce terrible extrait de la noix vomique, appelé strychnine, poison enfermé dans le chaton d’une bague d’argent, par l’amitié de Cabanis. Quand, le matin, on pénétra dans son cachot, il n’y restait qu’un immobile cadavre. — Qui, dis-je, et Horace était ouvert au passage où le noble trépas de Caton est vanté. Ce proscrit avait été l’élève de d’Alembert et de Clairault. Il laissait pour l’honneur de sa mé moire de nombreux articles à l’Encyclopédie, et un livre intitulé Esquisse d’un Tableau Histo rique des Pregrès de l’Esprit humain. Un agent municipal du Bourg-la-Reine, qui